Le mardi 2 mars 1999


Coucou, c'est lundi, madame Robillard
Pierre Foglia, La Presse,

Avant, le lundi était jour de lavage. Puis, ce fut celui du courrier du genou. C'est devenu maintenant celui de l'immigration. Le lundi, maintenant, je parle d'immigration. Cela ne m'amuse pas vraiment, mais bon...

J'ai en mains un document en principe confidentiel - mais ce n'est pas le scoop de l'année non plus - que les fonctionnaires du ministère ont fait parvenir à leur ministre, Mme Lucienne Robillard. Devant la multiplication des incidents à Dorval et Mirabel, la ministre a demandé des explications à ses gens. La procédure normale, habituelle. La ministre veut savoir quoi répondre si on lui pose des questions en Chambre.

J'ai en mains la succinte documentation que ses fonctionnaires lui ont fait parvenir. Datée du 17 février, la note est rédigée dans un charabia administratif qui se veut sobre et efficace. Des faits, rien que des faits.

En quelque sorte la version pour adultes de chaque cas rapporté dans les journaux. La vraie affaire. Pas des élucubrations de chroniqueur émotif comme moi. Les dates. Les numéros de dossiers. Le déroulement de l'entrevue. Des faits, vous dis-je. La rigueur même.

Par exemple, le cas Bruno Bresson. Voici comment les agents de l'Immigration présentent le cas Bresson à leur ministre. Je cite le document : « On a décidé de soumettre Bruno Bresson à une enquête et on l'a d'abord détenu 48 heures parce qu'on craignait qu'il ne se présente pas pour l'enquête. On l'a remis en liberté, mais il ne s'est pas présenté pour son enquête fixée au 19 janvier 1999. Son dossier a été transféré au bureau des investigations en matière d'immigration en vue de retrouver l'intéressé. »

Bresson aurait donc été emprisonné deux jours parce que les agents avaient peur qu'il disparaisse. Puis ils l'ont laissé aller, Et Bresson a effectivement disparu ! Le message à la ministre est clair : voyez ce qui arrive quand on est trop bons; on se fait baiser, et on doit se lancer dans des recherches qui coûtent cher au contribuable canadien. Argument, oh combien définitif, dans l'oreille d'un ministre.

Sauf que c'est faux.

On vous ment délibérément, Mme Robillard. M. Bresson ne s'est pas présenté à. son enquête du 19 janvier, tout simplement parce qu'elle a été officiellement, légalement, reportée au 16 mars prochain à 8 h 30. Non seulement M. Bresson n'a pas disparu mais il n'a pas bougé du 1452, rue Alexandre-de-Sève, l'adresse qu'il a donnée à vos agents quand il est arrivé. Même numéro de téléphone. Je viens de lui parler. Même avocat, Me Noël St-Pierre.

Pour vous dire de quelle bullshit on vous « emplit », madame la ministre, pour vous dire comment vos services ne recherchent absolument pas M. Bresson, pour vous dire comment ils savent très bien où il est, ils lui adressent du courrier ! Nous sommes devant la première chasse à l'homme par correspondance de l'histoire de l'humanité.

Si ces gens-là vous mentent, madame, ils mentent aussi aux juges, aux journalistes; à n'importe qui. Ma consoeur Agnès Gruda parlait la semaine dernière d'une culture d'hostilité. Ajoutez le mensonge.

Bref, ça pue un peu chez vous, madame. Je vous l'avais déjà dit, je crois, et je crains d'avoir à vous le répéter encore, lundi prochain.

FINI DE BRETTER ? -

Resteront-ils ?

Partiront-ils ?

M. Brochu a-t-il sournoisement planifié le départ des Expos ?

Depuis quand les dirigeants du baseball ont-il décidé de déménager les Expos à Whashington ?

Ces mêmes dirigeants repousseront-ils l'échéance de samedi prochain pour ne pas avoir l'air trop dictatoriaux ?

M. Bouchard engagera-t-il des fonds plublics dans la construction d'un stade au centre-ville ?

M. Bourque trouvera-t-il un investisseur au Texas ?

Je vous félicite. Ce sont toutes des très bonnes questions. Mais si vous me permettez, il en est une, je ne dirai pas meilleure, mais antérieure, que je vous ai déjà posée vingt fois et je ne sache pas que vous ayez, quéq'un daigné me répondre : MONTRÉAL ET SA RÉGION PEUVENT-ELLES FAIRE VIVRE UNE ÉQUIPE DE BASEBALL DES LIGUES MAJEURES ?

Conune je vous le rappelais à l'instant, c'est une question que je vous ai déjà posée vingt fois, et chaque fois, vous vous êtes dépêchés de répondre à côté. Alors cette fois, je vais me permettre d'être un peu plus directionnel. Voici, mes amis. Je ne veux pas savoir si vous aimez le baseball. Ou si vous ne l'aimez pas. Je ne veux pas savoir non plus si c'est bon pour Montréal. Pour l'économie. Pour le tourisme. Pour votre ego. Je ne veux pas savoir si M. Brochu mérite le lapsus de Réjean Tremblay, M. Crochu. Je ne veux pas savoir si Moises Alou. Si Jacques Ménard. Je ne veux pas savoir si advenant le départ des Expos, comme ils n'ont aucune bannière, aucun drapeau de championnat à nous laisser en souvenir, on ne devrait pas accrocher les culotttes de Rodger Brulotte en haut du mât du Stade. Je ne veux pas savoir si vous êtes allés voir jouer les Alouettes au stade McGill cet été, et si vous avez redécouvert le plaisir de triper dans un stade avec une âme.

Je veux seulement savoir s'il y a assez d'amateurs de baseball dans la grande région de Montréal pour faire vivre une équipe des ligues majeures.

Si c'était oui, me semble que ça se saurait depuis un moment.

Et puisqu'il semble que c'est non, pourrait-on tourner la page au plus sacrant ? Sans chercher des coupables partout ? Voulez-vous bien me dire ce que ça change que Brochu soit une pute ou non ?

SPÉCIAL CHAUVE - Je me souviens du voyage à vélo, avec le Club Aventure, entre Lhassa au Tibet et Katmandou au Népal, voyage qui avait très mal viré, mais bon, c'était quand même l'Aventure, c'était même trop l'Aventure !

Je viens de tomber sur un dépliant du Club Aventure de Québec qui propose des gîtes ruraux en Normandie, Bretagne et Provence. Eh bien ! les amis, on s'assagit ? Parti comme c'est là, dans quelques années, vous allez organiser des pèlerinages de l'âge d'Or à Lourdes.

Mais le plus étonnant, ce sont pas vos gîtes, ce sont vos perles. Vos invitations, oh ! combien exotiques, à « humer les parfums de Provence », laissez-moi deviner : le thym et la marjolaine ? à « suivre le vol des cigognes dans le ciel d'Alsace », à « jouer à la pelote basque au pays basque » ( oh yeah ? ) et boutt du boutt d'la marde, l'invitation à « visiter les lieux de tournage des Boys à Chamonix » !

Franchement. Faites-vous aussi des rabais aux cons un peu chauves ?