Le jeudi 22 juillet 1999


C'est tout
Pierre Foglia, La Presse, Tour de France

Hier, les coureurs du Tour de France étaient à Pau-la-protestante. Pau dont j'aime surtout un petit parc dont j'oublie le nom; on y trouve le casino et un lac où vont des cygnes noirs. Quand je suis le Tour pour vrai, à Pau, je triche : j'y reste toujours plus d'un jour.

Pau dont le maire animait une émission fort populaire sur la graphologie au Québec au début des années 60.

Pau dont le maire est gai. Mais non il ne sera pas fâché que je le dise. André Labarrère, c'est son nom, n'a jamais caché son homosexualité, ni au parti socialiste où il a milité avec Mitterand (qui lui a déjà proposé le ministère de l'Éducation nationale), ni depuis qu'il est maire de Pau, cela fait déjà un bail... Excusez-moi, je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec cet énergumène qui, en ce moment chez nous, croyant défendre les droits des gais, monte aux barricades parce qu'il veut donner son sang. Le maire de Pau, lui, avait refusé le ministère de l'Éducation nationale, arguant que son homosexualité agacerait inopportunement les esprits conservateurs. C'est toute la différence entre un militant avisé et une pédale énervée.

Parlant de pédale, il me faudrait bien revenir au Tour de France mais je vous en ai déjà tout dit, que les Pyrénées ne serviraient à rien, que l'étape de montagne d'hier se jouerait sur le plat, que Armstrong était dopé, tout, je vous dis absolument tout ! Mais vous ? Me dites-vous que je suis un génie ? Non. Vous attendez que je sois mort sans doute.

Un coup parti, je vais vous dire aussi qui gagnera à Bordeaux aujourd'hui : le Belge Tom Steels l'emportera au sprint devant l'allemand Zabel. Je veux que cela soit noté dans mon avis de décès ; au lieu de il a consacré sa vie a servir l'information, je veux qu'il soit écrit il avait dit que Tom Steels gagnerait à Bordeaux. C'est tout.