Le vendredi 13 août 2004


Les prévisions de Georgette
Pierre Foglia, La Presse, Athènes

Rien à foutre des médailles. Rien à glander. Rien à godiller. Rien à cirer. M'en contre crisse des médailles, m'entendez-vous ? Pas un pli. Don't give a damn. M'en contresaintciboirise. Ne m'en parlez plus merci.

C'est pour les matantes le tableau des médailles. Ça n'indique rien du tout. Surtout pas la santé des nations. Non, je ne sais pas combien de médailles le Canada va gagner à Athènes. Je n'en ai aucune idée. Non, je ne sais pas non plus combien le Canada en a gagné à Sydney. Mais je sais que le Canada en a gagné deux en trampoline à Sydney, et qu'on les a additionnées avec celle du huit des filles de l'aviron et que, juste ça, ça prouve que ça ne veut absolument rien dire les médailles. Sont toutes pareilles, les médailles. Les victoires, non. Il n'y a pas une victoire pareille. Chaque victoire à son histoire. Tandis que la médaille c'est toujours le même protocole de merde, un vieux moron qui la passe autour du cou du gagnant ou de la gagnante, et en plus, ouache, il l'embrasse. Après, ils jouent l'hymne national. Y'a-tu quelque chose de plus con dans la vie qu'un hymne national ? Oui : une chanson Dalida. On est chanceux, on va avoir les deux à Athènes.

Noyés de bleu sous le ciel grec/Un bateau, deux bateaux, trois bateaux/S'en vont chantant, griffant le ciel à coups de bec/Un oiseau, deux oiseaux, trois oiseaux/... une médaille, douze médailles, combien de médailles Georgette ?

Hein ! 288 ? Hon c'est bien.

Sérieux. Si vous comptez les médailles vous allez rater le plus beau. Vous allez rater Maryse Turcotte.