Le mardi 16 janvier 2007


Le château de Versailles
Pierre Foglia, La Presse

Permettez une intro historique? La Renaissance. On vient de sortir du Moyen Âge, l'époque de Villon, Rabelais, et de ces poètes putes qui s'empiffraient à la table des princes de l'époque, du Bellay et Ronsard notamment.

Suivra le siècle des Lumières, mais entre les deux, entre la Renaissance et le siècle des Lumières, l'initiant en quelque sorte, le règne de Louis XIV, appelé aussi le Roi-Soleil. Le plus pompe-la-marde des rois de France, Louis XIV incarne encore aujourd'hui le pouvoir absolu, mais aussi, jusqu'à la caricature, j'insiste, JUSQU'À LA CARICATURE, le faste et la grandiloquence.

Louis XIV n'est pas la grandeur de la France (la grandeur de la France, ce sera Louis XV qui va lui succéder). Louis XIV, c'est la grandiloquence de la France. Et cette grandiloquence de Louis XIV se matérialise en un lieu: le château de Versailles.

Vous vous demandez où je m'en vais avec mon château de Versailles?
Je m'en vais vers un jeu questionnaire à une seule et unique question. Il n'y a rien à gagner sauf un fou rire. Je ne vous donnerai pas la réponse, mais peut-être que je vous donnerai des indices si vous êtes gentils.

Le patron d'une grande entreprise montréalaise a adressé à tous ses employés (plusieurs centaines) une lettre de souhaits pour 2007 assez particulière. Vous allez avoir à deviner de quelle entreprise il s'agit. Mais d'abord la lettre.

Chers Collègues,

De François 1er à Louis XIII...

Je vous jure, ça commence drette de même: De François 1er à Louis XIII, la Renaissance conséquence de la guerre avec l'Italie représente sans doute la période charnière du développement littéraire, artistique, économique et scientifique du 16e siècle européen et, par la suite, des 17e et 18e siècles.

Imaginez la tête du chef comptable, ou des réceptionnistes à la fin de ce premier paragraphe! Et cela ne s'éclaircira pas dans le paragraphe suivant que je saute d'ailleurs, sachez seulement qu'on y cite Rabelais, du Bellay et Ronsard-migonne-allons-voir. On évoquera aussi Michel-Ange, Raphaël et Léonard de Vinci, puis arrive cette phrase orpheline et mal fichue: siècle qui témoigne (?) la découverte du Canada mais précède la fondation de Québec et Montréal. On se rapproche, mais de quoi?

Siècle qui ouvre la voie au grand siècle des Lumières de Louis XIV et à l'érection de Versailles... Comment ne pas faire de parallèle entre le siècle de la Renaissance et ce qui s'est déroulé au cours des 10 premières années de notre entreprise et le VERSAILLES que sera notre entreprise en

C'est signé du nom du chef de cette entreprise. Quelle est-elle?

Quelle est cette entreprise mont-réalaise dont le grand patron nous promet un château de Versailles pour 2010? Sans avoir l'air de se douter qu'il nous promet, ce faisant, le plus formidable gaspillage de fonds publics depuis la Renaissance?

Un dernier indice: 2010? Rien n'est moins sûr!

La lettre se termine comme elle a commencé, dans la grandiloquence: Vous avez été, vous êtes, vous serez les Rabelais, les du Bellay, les Ronsard, les Michel-Ange et de Vinci de notre entreprise... Je disais dans la grandiloquence et dans le pur délire: Et un jour vous pourrez dire sans fausse honte comme le fantassin d'Austerlitz: "J'y étais"!

Après Louis XIV, Napoléon, mais il aurait pu citer Saint-Exupéry aussi: ce que nous avons fait, pas une bête ni un directeur d'hôpital ne l'auraient fait.
Ou De Gaulle: Français! Françaises!
Ou Théodore Téflon: Ça ne collera plus!
Ou la comtesse de Ségur: C'est un peu mou, non?
Ou Mao Tsé-toung: La belle dé Cadix a des yeux dé vélours, tchik-a-tchik ayayaille.

RADIO-CANADA

Puisqu'on est dans les jeux-questionnaires, j'ai regardé 20 minutes des Belles histoires des pays d'en haut dimanche à la télé. Ciel d'Afrique et pattes de gazelle comme cet animateur était nul, mais nul, et vide, et s'exclamant comme Bécassine au Salon des arts ménagers de Trifouillis. Si loin finalement de la tradition radiocanadienne pour cet emploi. Tellement loin, par exemple, d'un Raymond Charette, le père de Christiane... Christiane qui a accepté de recevoir ce complètement nul à son émission hier matin. Comment avez-vous pu faire cet affront à votre papa, madame?
Il se passe des choses en ce moment à Radio-Canada, même à la radio que je n'aime pas. Une volonté de faire peuple, une fébrilité de la cote d'écoute qui m'énarve, des redditions qui me déçoivent. Je trouve qu'on en a beurré épais sur les Belles histoires, fallait-il qu'elles fassent aussi des petits à Maisonneuve, à Christiane, à Homier-Roy, c'est ça la synergie, faire avec de la viande à chien, de la moulée pour tous.

PERTINENCES

Peut-être l'avez-vous noté, amis lecteurs, j'ai amorcé cette année 2007 par quelques brusqueries, je m'en excuse, vous n'êtes pour rien dans mes impatiences, c'est même le contraire, quand je vais au courrier des lecteurs, une grande sérénité m'envahit, comme l'autre jour, dans mon journal, c'est question d'une dame et ses amies: Mes compagnes de travail et moi avons décidé de nous remettre à l'exercice. Nous nous sommes donc inscrites à un centre de conditionnement physique. Au programme: cardio et musculation. Que doit-on porter pour ce genre d'activité?
J'espère qu'on vous a répondu, mesdames. Pour la muscu, le tutu c'est bien.