Le jeudi 8 mai 2008


Dans la cour de personne
Pierre Foglia, La Presse

Claude, un de mes petits boss, m’achale depuis des mois, si ce n’est des années, pour illustrer ma chronique de photos.
Non, Claude, pas de photos.
Pourquoi ?
Parce que.

Je n’avais pas vraiment de raison. J’en ai une : sous la chronique de Patrick Lagacé sur les éoliennes, mardi, une photo, et sous cette photo, très belle d’ailleurs, qui montre trois chevaux en train de brouter, ce bas de vignette : les vaches peuvent continuer de brouter tranquilles.

Quelques fermiers de mon coin m’ont appelé : pouvez bien être contre les éoliennes à La Presse, faites même pas la différence entre une vache et un cheval.

Sont surtout fâchés de ce que le projet de parc éolien projeté sur leurs terres n’ait pas été retenu par Hydro-Québec. Et cela par la faute des médias, bien entendu. Et des gens «de la ville». Quand on chargera une commission d’explorer les accommodements impossibles entre ruraux et urbains pourtant de même religion, vous viendrez me voir, j’ai des millions de choses à dire.

Bref, si le parc éolien de Stanbridge-Station n’a pas été retenu, c’est surtout grâce aux citoyens qui se sont mobilisés contre le promoteur, contre leurs propres élus municipaux, et contre l’incurie de la MRC.

Ils ont surtout eu à se mobiliser contre le syndrome, depuis longtemps retourné en cliché, du «pas dans ma cour». Il est fascinant de voir comment une expression juste devient, avec le temps, un piège à cons. Quand l’expression – pas dans ma cour – est née, elle illustrait avec justesse le refus futile de tout développement dans ma cour. À l’usage, l’expression est devenue un cliché réducteur : ah ah celui-là proteste contre un projet dans son environnement ? C’est un pas-dans-ma-cour.

Qu’importe la qualité du projet et le poids de l’objection, il a la peste.

Qui veut une éolienne – une immense tour qui fait du bruit – dans sa cour? Et 30 alentour? Dans ma cour, dans ta cour, dans la cour de qui que ce soit, c’est pure aberration. D’autant plus aberrant que le Québec est bien assez grand et venteux pour planter autant d’éoliennes que l’on veut, si c’est bien là ce que l’on veut, dans la cour de personne.

LES MATANTES – J’ai trouvé plutôt drôle la campagne publicitaire des pogos. Pas subtile, c’est sûr. Écrire à côté d’un pogo dressé comme un pénis : je trippe ben raide, n’est pas très subtil. Ajouter c’est bon au boutte, n’était rien pour calmer les matantes qui se sont effectivement beaucoup agitées et finalement les pubs ont été retirées avec les excuses des publicitaires.

Qu’est-ce qu’un pogo? Une saucisse enrubannée de beaucoup de pâte, enfilée sur un bâton.

Qu’est-ce qu’une matante? Une saucisse enrubannée de beaucoup de pâte, enfilée sur rien du tout. Et c’est pour ça qu’elle est jalouse.

LE SILENCE – Bref retour sur un fait divers assez sordide : cet Autrichien, Josef Fritzl, qui a séquestré sa fille pendant des années en plus de lui faire une flopée d’enfants.

Histoire qui dépasse en horreur celle vécue par une autre Autrichienne, Natascha Kampusch, qui a été séquestrée, elle, pendant huit ans dans le sous-sol d’un agent immobilier avant de s’en évader il y a deux ans.

Notre collègue Marc Thibodeau, qui s’est rendu à Vienne, nous rapporte que cette Natascha Kampusch, aujourd’hui âgée de 20 ans, a annoncé qu’elle ferait un don de 25 000 euros à la fille Fritzl et à ses enfants, en puisant dans les fonds considérables qu’elle a reçus il y a deux ans.

Natasha Kampusch, qui veille jalousement sur sa vie privée depuis son évasion, a déclaré zaussi, et c’est à cela que je voulais en venir, que si elle se fie sur sa propre expérience, ce dont auront le plus besoin les Fritzl, ce dont ont le plus besoin les victimes de ce genre de sévices, c’est de «beaucoup de silence».

Je me demandais... quand cette jeune femme aura fini d’aider les Fritzl, pourrait-on l’envoyer à Punta Cana ?

DÉSACCORD – Parlant de Punta Cana, je suis en complet désaccord avec les gens qui disent que Nathalie Simard s’est enfin retirée de la scène. Elle s’est retirée d’une scène où elle n’intéressait personne pour une autre où elle mobilise à nouveau toute l’attention. Mme Simard ne se retirera jamais de la scène. C’est sa maladie.

Je suis encore plus en désaccord avec ceux qui disent que c’est là une séquelle des agressions sexuelles qu’elle a subies. Je pencherais plutôt pour le syndrome Britney Spears, qu’on pourrait appeler aussi le syndrome Paris Hilton, ou Michèle Richard. Je ne sache pas qu’aucune de ces dames ait subi quelques sévices sexuels que ce soit. Sans leur consentement, s’entend.

MAXIME – Mon ami Maxïïïme a terminé l’université, il ne me dit pas ce qu’il va faire, il ne doit pas le savoir, il me dit juste qu’il est content que ce soit fini.

Bonjour, monsieur, voilà, j’ai terminé l’université. Trois ans à me faire attendrir le cerveau. J’ai À de moyenne. Au cégep, je savais comment passer par la peau des fesses, mais à l’université, avec les sessions à 2000$, j’ai eu assez peur que j’ai pas arrêté d’étudier deux minutes.

Cela aurait pu être pire. Ce que j’ai le moins aimé? La cafétéria trop chère, les profs en orbite, le concierge qui est gêné de pisser avec nous parce qu’il s’imagine qu’on fait tous notre doctorat sur Foucault. Des fois, je voyais passer Louise Beaudoin dans le corridor dans son tailleur de petite madame. Beau petit cul. M’avez-vous déjà dit qu’elle avait été votre blonde ou je confonds avec Françoise David?

Ni l’une ni l’autre, débile. Je suis sorti brièvement avec La Poune, t’es le premier à qui j’en parle.