Cinq haltérophiles canadiens, deux hommes et trois femmes participeront aux Jeux olympiques en août prochain, la dernière place disponible a été attribuée dimanche à Marilou Dozois-Présvost, 23 ans, de Montréal, qui lèvera à Pékin dans la catégorie des 48 kilos.

Cela s'est décidé dimanche à La Prairie aux Championnats canadiens surtout marqués par les adieux de la grande dame de l'haltérophilie, Maryse Turcotte qui participait à sa dernière compétition après 18 belles et grandes années de fonte. Rappelons sa médaille de bronze à l'épaulé-jeté aux Championnats du monde à Vancouver et surtout cette inattendue quatrième place aux Jeux olympiques de Sydney où l'haltérophilie féminine faisait son entrée.

Maryse sait déjà depuis quelques mois qu'elle n'ira pas à Pékin... elle a bien essayé mais c'était trop, ses études en médecine ne lui laissant guère le temps de s'entraîner. Elle complète actuellement son externat à l'Hôtel-Dieu à Québec, elle était encore la semaine dernière en stage de chirurgie. Ceux comme moi qui n'avaient par revu Maryse depuis Athènes, n'en reviennent pas: la grande dame a fondu de 58 à 48 kilos, c'est aujourd'hui une toute petite fille (de 33 ans). «Je n'ai plus de dos», s'amusait-elle dimanche...

Peut-être plus de dos mais toujours ce formidable sourire. Toujours aussi modeste. Mais surtout, ce regard lucide sur son sport, sur le sport en général, sur elle-même... et maintenant sur la médecine. Elle sait déjà qu'elle sera médecin en région, qu'elle pratiquera une médecine familiale, peut-être même communautaire, et qu'elle fera des visites à domicile, elle y tient beaucoup. Elle fera une spécialité en gériatrie; je lui ai proposé d'être son premier patient, elle y réfléchit.

Une ovation et un rappel ont salué ses dernières barres officielles dimanche matin et au banquet en soirée, des fleurs. La moindre des choses pour la plus authentique de nos athlètes, j'y reviendrai dans un prochain portrait d'adieu.

Pour sa toute dernière barre, elle a épaulé et jeté 91 kilos, presque deux fois son poids, pas si mal pour une petite vieille qui ne s'entraîne presque plus.

Pour revenir à nos olympiens pour Pékin, outre Marilou Dozois-Prévost déjà citée, il s'agira de Christine Girard, de Rouyn-Noranda, chez les 63 kilos et de Jean Lassen, de White Horse, chez les 75 kilos. Christine Girard et Jean Lassen peuvent prétendre à une place dans les cinq premières à Pékin, et même à un podium avec un peu de chance. Notons que Jean Lassen a battu dimanche le record canadien à l'arraché (qu'elle détenait) avec une barre de 110 kilos.

Pour ce qui est des deux hommes qui iront à Pékin, il s'agit de Francis Luna-Grenier, de Montréal, chez les 69 kilos, et de Jasvir Singh, de Vancouver, dans les 62 kilos. Les deux visent une place dans les 10 premiers, ce qui ne sera pas facile puisque les deux sont déjà confinés, par leur classement mondial, à la finale olympique B. L'équipe sera encadrée de deux entraîneurs qui restent à désigner officiellement. Officieusement, on peut bien dire qu'il s'agira de Guy Greavette, mentor de Singh et Lassen et de Yovan Fillion, entraîneur de Christine Girard.